Condamnation de Khodorkovski : consécration ou division de la "verticale du pouvoir" ?

Publié le par Podrujka

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Khodorkovski, Lebedev. Photo Itar-Tass

 

La lecture du verdict, en ce 27 décembre, ne fait que commencer ; emprisonnés depuis 2003 pour escroquerie et évasion fiscale, l’ oligarque Mikhaïl Khodorkovski et son associé Platon Lebedev sont accusés d’avoir détourné du pétrole à l’époque où Khodorkovski était à la tête de la compagnie pétrolière Youkos, au début des années 2000.

 

Ce procès, beaucoup, au sein des élites occidentales comme de l’opposition libérales russes, le perçoivent comme politique : avant ses tribulations judiciaires, Khodorkovski était devenue une figure montante de l’opposition à Poutine, engagé contre les travers du régime en général, et son discours à l’égard du pouvoir n’a depuis rien perdu de sa virulence.Pour un certain nombre d’intellectuels et de membres de la société civile russes, interrogés par Gazeta.ru, la condamnation des deux hommes d’affaires est révélatrice de l’emprise de la « verticale du pouvoir » sur les instances judicaires. L’avocat de Khodorkovski, qui dénonce une condamnation « délibérément mensongère » et « criminelle », promet de faire appel dès la fin de la lecture du verdict.

 

Du côté du pouvoir, les analystes ont relevé la différence de ton et de fond entre Poutine et Medvedev : alors qu’il y a quelques jours, le premier-ministre, s’exprimant sur l’affaire Khodorkovski, affirmait que « la place d’un voleur était en prison », Dmitri Medvedev, interrogé par des journalistes pour faire le bilan de l’année, s’est posé en légaliste et a indirectement rappelé Poutine à l’ordre : « Ni le président, ni aucun fonctionnaire n’a le droit d’exprimer sa position sur cette affaire ou quelque affaire que ce soit jusqu’à l’énoncé du verdict ». Doit-on en conclure, comme l’opposant Kasparov, que la rupture du tandem est définitivement consommée ? Si tel est le cas, interroge un journaliste d’Evrazia.org, « qui ressortira vainqueur du choc des titans » ?... avant d’y répondre, l’air de rien : « Le champ politique de Medevedev, c’est Kasparov avec son petit groupe de libéraux âgés ; le champ politique de Poutine, ce sont les « siloviki » et le peuple qui a manifesté [lors des récents rassemblements nationalistes] place du Manège, désespéré par le régime de Medvedev ».

Publié dans Pouvoir

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